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Pourquoi et comment j'ai arrêté les crèmes éclaircissantes - Témoignage de Marie

Après avoir appliqué des soins éclaircissants pendant plus de 20 ans, Marie est fière aujourd’hui de sa beauté noire naturelle. Elle a choisi de nous faire confiance pour retrouver son teint ébène d’origine et pour combattre ses problématiques de taches et boutons.

Plus encore, elle a réussi à prendre courage pour vous raconter son histoire : environnement familial sujet à la dépigmentation de la peau, remarques discriminantes sur sa peau noire, mais aussi la décision difficile d’arrêter.

Marie se livre sans tabou !  

A quel âge as-tu commencé à appliquer des produits éclaircissants ? 

J’ai commencé à appliquer des soins éclaircissants à l’âge de 13/14 ans. Je me rappelle être rentrée à la maison après à une colonie de vacances avec un teint jugé « trop bronzé » pour ma mère. Son objectif était que je puisse retrouver un teint uniforme grâce à un lait et un savon éclaircissant. Je n’avais pas conscience de ce que je faisais. À cette période, je peux dire que je me dépigmentais la peau involontairement. En effet, à cet âge, on ne choisit pas ce que l’on s’applique sur le corps, on suit les conseils de nos parents. 

Nous imaginons que tu as déjà dû entendre des remarques discriminantes sur ton teint foncé ou tes cheveux crépus à l’école.

Penses-tu que cela a influencé ta décision à utiliser des crèmes éclaircissantes ?

Mon environnement social était très difficile car nous étions très peu d’élèves noirs dans chacune de mes classes. J’ai donc malheureusement reçu beaucoup de remarques discriminantes sur mes cheveux crépus et ma couleur de peau noire à l’école. Elles étaient très subtiles mais pour autant très blessantes à entendre pour un enfant.

J’ai eu le droit à ces questions :

  • Pourquoi es-tu aussi noire ? 
  • Est-ce que tu sens le chocolat ?
  • Ne me touche pas, tu vas me salir ! 
  • Tu as de grosses lèvres comme un babouin ! 
  • Tes cheveux sont comme une crinière de cheval (On m’appelait la lionne...)

Être jeune, en pleine construction, à la recherche de soi et se lever chaque matin pour recevoir ces types de réflexions sur son physique fragilisent énormément ! Croyez-moi, cette discrimination raciale quotidienne peut véritablement bouleverser la vie d’un enfant.

Par la suite, j’ai remarqué qu’après l’application de mes premiers soins éclaircissants, je commençais à recevoir des compliments sur mon teint décoloré. J’ai fini par croire que le teint clair définissait le critère de beauté par excellence… De plus, j’étais très attirée par le monde de la beauté et de la mode. Quand je feuilletais les magazines, ma référence était la femme de carnation caucasienne aux yeux clairs et cheveux longs. Je voulais lui ressembler.

Voici quelle était ma conclusion :  si être noire signifie être moche, alors pourquoi ne pas continuer à me dépigmenter la peau ? Je dirais que c’est à la suite de cela que j’ai choisi d’appliquer volontairement des soins éclaircissants dans le but de m’éclaircir la peau.

Ton environnement familial et amical était-il au courant que tu te dépigmentais la peau ?

J’ai grandi dans un environnement familial où ma mère et certaines de ses amies se sont éclaircies la peau, une fois arrivées en France. Je pense que par ignorance, elles n’ont pas considéré le danger et l’impact que cela pouvait avoir en tentant d’influencer également leurs enfants.

Mes sœurs n’ont pas souhaité se dépigmenter la peau. Elles ont, grâce à internet, eu plus facilement accès aux informations sur les méfaits des soins éclaircissants ce qui les a fortement désorientées sur cette pratique.

Pour ma part, je pense que mon entourage proche savait que je me dépigmentais la peau mais je n’en parlais jamais ouvertement. Il faut savoir que la dépigmentation volontaire reste encore, aujourd’hui, un sujet tabou dans notre communauté. Puis, pendant longtemps, je refusais d’accepter que je me dépigmentais la peau. Était-ce un déni ? Je dirai que oui. Je m’étais auto-persuadée que c’était ma carnation naturelle ! Alors, dès que l’on me demandait si j’utilisais des soins éclaircissants, je niais totalement.

Tu nous as confié avoir eu des problématiques de taches et boutons lors de ton adolescence.

Pourquoi avoir choisi d’appliquer des produits éclaircissants plutôt que des soins dermocosmétiques ?

Effectivement lors de ma puberté, j’ai eu une forte poussée de boutons d’acné qui m’ont laissé beaucoup de taches noires cicatricielles sur mon visage. Les soins éclaircissants m’ont toujours été présentés comme la seule alternative possible face à mes problématiques de taches d’hyperpigmentation et boutons d’acné.

De plus, l’idée d’aller voir un dermatologue était à bannir dans ma famille. On m’a toujours expliqué qu’ils ne traitaient que la peau blanche. Par conséquent, ils n’avaient aucune connaissance spécifique sur la peau noire mais aussi sur les bons ou mauvais actifs que nous pouvons utiliser. Aujourd’hui, je sais que certains dermatologues sont spécialistes des peaux pigmentées.

A l’époque, je préférais alors, faire confiance aux diverses marques éclaircissantes plutôt que de m’orienter en pharmacie pour essayer des soins dermocosmétiques conçus pour la peau caucasienne. 

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Nous savons par expérience que l’arrêt des crèmes éclaircissantes est très difficile mentalement.

Qu’en penses-tu ?  

Sincèrement, faire le choix d’arrêter de se dépigmenter la peau est une décision qui doit venir du cœur. Elle ne doit pas être influencée par une tierce personne. C’est comme ça qu’elle deviendra définitive et que l’on ne replongera pas… Pour autant, je pense qu’être bien accompagné tout au long du processus d’arrêt est une chose importante. Ce qui est le plus difficile, c’est l’aspect psychologique, il faut avoir un fort mental !

Pour ma part, j’ai tenté à plusieurs reprises d’arrêter de me dépigmenter la peau car je savais très bien que ces produits éclaircissants détruisaient ma peau. Cependant, j’ignorais qu’à chaque arrêt, ma peau allait passer par une phase de transition. Mon teint s’assombrissait et des problématiques de taches d’hyperpigmentation apparaissaient. 

 Je me prenais alors tellement de réflexions du genre :

  • Que se passe-t-il ?
  • Pourquoi tu as noirci comme ça ?
  • Tu as un problème ?
  • C’est pas joli !
  • Tu étais mieux avant !

Dès que j’entendais ça, je recherchais aussitôt une nouvelle gamme éclaircissante.

Cela a continué comme ça pendant mes périodes de grossesse. J’avais le droit, cette fois-ci, à des remarques sur mon masque de grossesse. Alors, pour tenter d’effacer ces taches brunes, j’essayais des nouveaux produits éclaircissants : en vain ! Puis après accouchement, j’ai souhaité poursuivre dans l’application de ces produits pour soi-disant « nettoyer » ma peau.

Oui, les produits éclaircissants étaient devenus comme une drogue ! On entre dans une certaine spirale addictive où il devient alors impossible de s’en passer, impossible d’arrêter, de peur de redevenir « moche ». Malheureusement, cela a duré quasiment 20 ans !  

Quel a été l’élément déclencheur qui t’a permis d’arrêter définitivement de te blanchir la peau ? 

Pour le contexte : Mon mari n’a pas grandi dans un environnement où les femmes de son entourage se dépigmentaient la peau. Il m’a connu avec ce teint clair. Je lui ai toujours caché que j’appliquais des soins éclaircissants. 

Un jour, alors qu’on discutait, mon mari s’est arrêté de parler pour observer mon visage, mon cou et mes mains. Et il me demanda : « Mais qu’est-ce que c’est que toutes ces taches ? Elles ont quoi tes mains ? » 

À travers son regard, j’ai compris que je devais arrêter. La différence, c’est que cette fois, j’ai pris conscience que je devais me faire aider et accompagner psychologiquement. Après lui avoir tout raconté, il m’a soutenu dans cette démarche à 200%. Je me suis ensuite regardée dans le miroir et là j’ai dit STOP ! Ça ne peut plus continuer comme ça ! Cela devenait urgent. 

Je me rappelle avoir téléchargé l’application YUKA et pris un sac poubelle. J’ai scanné littéralement tous mes soins et jeté tous mes produits éclaircissants, et autres soins nocifs et/ou mal notés.

Cela m’a fait très mal mais je savais que c’était pour mon bien. 

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Tu as été conseillé et soutenue par notre pharmacienne partenaire Dr Nelie, alias La therma sur les réseaux-sociaux.

Comment l’as-tu rencontré ?

J’ai découvert la pharmacienne Dr Nelie alias La therma en effectuant des recherches sur YouTube afin de comprendre et de traiter mes problématiques de peau. Je tombais très souvent sur ses vidéos qui expliquaient notamment les effets secondaires de la dépigmentation de la peau. 

Grâce à son contenu, j’ai pris conscience que je me dépigmentais la peau. J’ai alors réalisé, que si je continuais encore longtemps comme ça, ces problématiques allaient empirer jusqu’à avoir un impact irréversible sur ma santé. 

Par la suite, j’ai décidé de la contacter directement par message sur ses réseaux sociaux.

Lors de notre premier entretien, elle s’est montrée très à l’écoute et sans aucun jugement. Elle a eu beaucoup de compassion pour moi ce qui m’a permis d’avoir confiance en elle. Nous avons énormément échangé sur mon passé et mes blessures intérieures depuis mon enfance. C’était très dur, j’ai beaucoup pleuré. 

Au fil du temps, elle m’a aidé psychologiquement à arrêter définitivement les soins éclaircissants.  Elle m’a conseillé des produits sains qui m’aideraient à retrouver un teint uniforme et sans taches.

C’est ainsi, qu’aujourd’hui je suis passée des crèmes éclaircissantes aux soins dermocosmétiques IN’OYA. 

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Au fil du temps, elle m’a aidé psychologiquement à arrêter définitivement les soins éclaircissants.  Elle m’a conseillé des produits sains qui m’aideraient à retrouver un teint uniforme et sans taches.

C’est ainsi, qu’aujourd’hui je suis passée des crèmes éclaircissantes aux soins dermocosmétiques IN’OYA. 

Il existe une multitude de marques ethniques sur le marché.

Pourquoi as-tu décidé de faire confiance à IN’OYA pour tes soins post-dépigmentation ? 

Il est vrai que plusieurs marques se disent aujourd’hui « experte de la peau noire, mate et métissée ». Lors de ma phase de transition, je m’étais renseignée sur chacune d’entre elles mais j’ai été convaincu par l’expertise du Laboratoire IN’OYA. 

Ils connaissent la peau noire et formulent des soins avec aucun actif éclaircissant. IN’OYA affirme que ce ses soins sont efficaces et sans danger. De plus, leur présence en pharmacie est aussi très rassurante. D’ailleurs La Therma et d’autres esthéticiennes / pharmaciennes conseillent régulièrement cette marque pour la réparation cutanée des personnes sujettes aux produits éclaircissants.

J’ai aussi beaucoup apprécié l’accompagnement de la marque. J’ai pu échanger par téléphone avec la chargée relation client. Elle était à l’écoute de mon histoire et a pu me conseiller un protocole de soins personnalisé en fonction de mon type de peau et mes problématiques. Effectivement, en 28 jours, j’ai pu observer un début de résultat. Je réalise à ce jour des bilans mensuels avec eux jusqu’à ce que je puisse obtenir un teint ébène naturel, unifié et sans imperfections.

Après l’arrêt complet des produits éclaircissantscombien de temps t’a-t-il fallu pour retrouver ton teint uniforme et ta couleur naturelle ?

Pour être honnête, prendre la décision d’arrêter de se dépigmenter la peau n’est pas facile, mais la période de transition cutanée est la plus difficile ! Passer d’un teint clair dépigmenté à un teint naturel, uniforme et sans imperfections est très long. C’est pourquoi, durant cette phase, le dilemme psychologique entre continuer ou craquer s’installe très vite. D’où l’importance d’être bien entouré. 

Dans mon cas, je dirais que je suis dans cette transition cutanée depuis presque 1 an.

Après l’arrêt total des soins éclaircissants, j’ai dû attendre 2 mois pour observer un début de changement. Mon teint n’était pas uniforme et j’avais beaucoup de taches et boutons.

1 an plus tard, je n’ai plus de boutons. Mon teint s’uniformise petit à petit car les taches s’estompent. 

Penses-tu que lire un tel témoignage plus jeune aurait pu t’aider à arrêter plus tôt de blanchir ta peau ? 

Malheureusement, la dépigmentation volontaire a toujours été un sujet tabou dans la culture africaine, asiatique, hindou, etc. Pour autant, je pense que de plus en plus de personnes de ma génération commencent à délier leur langue sur ce sujet. Ce qui est une bonne chose ! En effet, j’aurais aimé lire un tel témoignage lorsque je me sentais perdue et seule face à mes problématiques de peau et mon teint dépigmenté non uniforme. 

Les vendeurs de produits éclaircissants m’ont toujours dit qu’il était impossible d’arrêter de s’appliquer du « tchoko » (intitulé des soins éclaircissants en lingala) une fois qu’on commence car on ne retrouvera jamais son teint d’origine. Mais c’est faux ! Faux et faux ! J’ai aujourd’hui compris que l’on peut retrouver son teint d’origine mais il faut le faire à temps et s’armer de patience, mais c’est possible !  Il va donc falloir encore plus de ce type de témoignage et de campagne de sensibilisation sur la dépigmentation volontaire pour contrebalancer leurs discours. 

Puis, il faut être honnête, même si les produits éclaircissants sont théoriquement interdits en France, ils se vendent très facilement. N’importe qui peut y avoir accès en allant dans des boutiques exotiques ou dans des marchés (vente à la sauvette). J’espère qu’un jour, des marques comme IN’OYA réussiront à prendre le dessus sur ce marché afin que notre communauté s’oriente naturellement vers des produits sains, étudiés et conçus pour la beauté naturelle de la femme noire. 

Marie, merci pour ta confiance et d’avoir eu le courage de nous partager ton histoire.

Aurais-tu un dernier conseil à donner aux personnes interpellées par ton parcours ? 

J'aimerais qu’une personne qui ne sait pas comment arrêter puisse se dire que : C’EST POSSIBLE ! Qu’il n’y a rien de plus beau que de s’aimer au naturel et qu’aujourd’hui des marques comme IN’OYA peuvent nous accompagner au quotidien dans ce sens. 

Ce sont des valeurs à transmettre aux générations futures qui nous observent. En effet, nous parents, n’oublions pas que valoriser nos enfants sur leur physique et leur intellect est déterminant pour leur vie sociale. Ainsi, ils ne seront pas fragilisés par des remarques discriminantes et destructrices à l’intérieur comme à l’extérieur ! Cela sera possible, car la base est déjà solide dans leur cercle familial.