Comprendre l'hyperpigmentation sur la peau noire et mate
Chez les individus à peau noire et mate, l’hyperpigmentation se visualise par une peau tachetée, non homogène (Fig.1 & 2). Elle peut être le résultat d’une activité du système immunitaire en réponse à une inflammation, à une infection et/ou de cicatrisation, mais également être le résultat d’une utilisation quotidienne de produits topiques éclaircissants contenant des substances aujourd’hui interdites en cosmétiques telles que l’hydroquinone et/ou les dermocorticoïdes.
Figure 1 : Taches d’hyperpigmentation dues à de l’acné
Dans le but de diminuer ces dermatoses, comprendre les mécanismes de la mélanogenèse est primordial. Ainsi, il nous sera plus facile de visualiser à quel niveau du processus nous devons agir, pour stopper et/ou amoindrir son activité de production de mélanine, de manière efficace et sans effet secondaire.
Rappel sur le processus de la mélanogenèse :
La mélanogenèse a lieu au niveau de l’épiderme, couche la plus externe de la peau ; dans des cellules dendritiques particulières : les mélanocytes. Ces derniers interagissent avec les kératinocytes avoisinants pour diffuser de façon homogène la mélanine synthétisée. Le processus de mélanogenèse est réalisé au sein d’organites spécifiques appelés mélanosomes, organites intrinsèques aux mélanocytes. Ils sont le support de la synthèse des différents pigments (mélanines), responsables de notre couleur de peau spécifique (on parle alors de phototypes).
Figure 2 : Interactions mélanocytes /kératinocytes
Les mélanocytes sont capables de synthétiser deux pigments de nature non similaire : les phéomélanines (pigments jaunes / rouges carcinogènes) et les eumélanines (pigments bruns, noirs photoprotecteurs), à partir d’un même précurseur : la L-Tyrosine. Cette variation est due à la voie de synthèse de la mélanine qui implique des enzymes bien spécifiques et distinctes. Chaque individu présente les deux pigments mais dans des proportions différentes. On peut donc dire que la variabilité des pigments dépend de l’équipement génétique qui code pour ces enzymes. Les peaux caucasiennes expriment fortement le gène qui code pour la tyrosinase, contrairement aux peaux noires et mates, qui eux expriment largement les gènes codant pour les deux autres enzymes : la dopachrome tautomérase (TYRP-2) et la DHICA oxidase (TYRP-1).
Quand la mélanogenèse s’emballe
Les taches ou hyperpigmentations sont des troubles pigmentaires dépendant de leur origine : mélanique ou non mélanique, diffus ou localisé, exclusivement cutané ou révélateur d’une maladie interne. L’examen à la lampe de Wood chez le dermatologue permet d’accentuer cette hyperpigmentation et de faire la distinction entre une hyperpigmentation épidermique (accentuation à la lampe de Wood, traitement cosmétique possible) ou une hyperpigmentation dermique (estompage de la pigmentation sous lampe de Wood) nécessitant un traitement médicamenteux.
Formation d’une tache
Au cours des hyperpigmentations d’origine mélanique :
- Lorsque le pigment est situé dans l’épiderme, la teinte visible va du brun clair au noir. Il peut s’agir d’une hypermélanocytose (augmentation du nombre des mélanocytes, comme dans les lentigos) ou d’une hypermélaninose (production accrue de mélanine, comme dans les éphélides et les taches café-au-lait);
- Lorsque le pigment est plus profond et infiltre le derme, la lésion aura un aspect bleuté : le nævus d’Ota et les taches mongoliques correspondent à l’activité de cellules mélanocytaires dont la migration embryonnaire a été arrêtée dans le derme (hypermélanocytose dermique), tandis que l’incontinence pigmentaire depuis les mélanocytes de l’épiderme donne l’hypermélaninose dermique des pigmentations, post-inflammatoires…
Sur peau noire ou mate, la plupart des problèmes d’hyperpigmentation sont d’origine mélanique et se situe au niveau de l’épiderme. Sur cette peau, toute inflammation entraîne rapidement une dyschromie qui vient au premier plan masquer ou remplacer la lésion élémentaire :
- Le plus souvent en stimulant la mélanogenèse, créant ainsi une hyperpigmentation
- Plus rarement, au contraire, la rendant insuffisante par rapport à l’accélération du renouvellement épidermique, entraînant alors une hypopigmentation.
L’hyperpigmentation épidermique, lors d’un élément déclencheur (soleil, inflammation..) est due à une surexpression d’une enzyme clé (la tyrosinase chez les individus à peau asiatique ou caucasienne). Chez l’individu noir, en plus de la tyrosinase, une deuxième enzyme clé engendre une sur fabrication de pigments noirs foncés.
Ces dyschromies, désignées par le terme « tache » constituent à 75% les raisons de consultations dermatologique des personnes noires et mates.
Les traitements
La première mesure est préventive ; l’exposition solaire est systématiquement néfaste, elle aggrave toutes les causes de pigmentation et peut précipiter la récidive sur des zones traitées. L’éviction des ultraviolets sera donc rigoureuse, tant pendant la cure que par la suite ; des soins avec indice protection SPF 50 comme le Fluide Solaire SUN'OYA® doivent être appliqués pendant une exposition prolongée au soleil ou de manière quotidienne pour protéger la peau et éviter l'assombrissement des taches. Les substances photo sensibilisantes doivent être bannies.
Le traitement de l’hyperpigmentation doit permettre d’agir sur la cause initiale, c’est-à-dire sur le niveau des enzymes de la mélanogenèse, comme avec Mon Sérum anti-taches MEL'OYA®.
Le traitement se fera à base de molécules permettant de maintenir le niveau des enzymes de la mélanogenèse :
- Peaux caucasiennes et asiatiques (maintenir le niveau de la tyrosinase) : les acides azélaïques, les acides rétinoïques (dangereux sur peau noire), l’arbutine, l’acide kojique, les lasers…
- Peaux noires et indiennes : en plus des molécules à même de bloquer le niveau de tyrosinase, il faut des molécules capables de bloquer l’enzyme spécifique à ces types de peau (Système IN’OYA).
Les produits actuels sur le marché
Actuellement, 60% des femmes noires africaines avouent utiliser des produits dépigmentant dans le but d’obtenir un teint plus clair et uniforme. Cette pratique, aujourd’hui, devenue courante, initiée par les médias, peut non seulement engendrer des complications dermatologiques importantes mais également des complications systémiques sur le long terme. Environ 70% des utilisatrices présentent des complications cutanées tels que l’acné, des vergetures ou encore une dyschromie de la peau.
Les produits présents sur le marché, qui revendiquent des propriétés éclaircissantes sont des produits qui devraient être utilisés qu’à des fins thérapeutiques. Ils contiennent le plus fréquemment des dérivés du mercure (30,9%), d’hydroquinone (24%) ainsi que des corticostéroïdes (18,5%) et présentent d’importants effets secondaires. Les produits autorisés pour les peaux noires et mates ont été développés et testés sur des peaux de type caucasien ou asiatique, sans tenir compte des spécificités et différences existantes entre les deux natures non similaires des peaux.
Au jour d’aujourd’hui, les produits disponibles pour la femme noire et mate sont soit inefficaces soit dangereux pour la santé humaine dans des conditions normales d’utilisation. C’est pour cela que le Laboratoire IN’OYA a été créé.
C’est pourquoi, développer des gammes de produits qui répondent à une problématique de peau donnée pour un genre de peau donné est primordial.
Les perspectives du Laboratoire IN’OYA
La technologie utilisée par le Laboratoire IN’OYA SAS a été développé pour répondre à ce problème de santé publique grandissant, que représente la dépigmentation volontaire. Le but est également d’amoindrir cet aspect inesthétique d’hyperpigmentation localisée après une quelconque agression extérieure.
Notre objectif est de développer un actif efficace, de nature peptidique et/ou une molécule naturelle, ne présentant aucun effet secondaire, pour l’incorporer dans des formulations cosmétiques adaptées aux spécificités des peaux noires et mates et qui puissent enfin répondre à un besoin réel de leur part.
Conclusion
La mélanogenèse est un mécanisme génétiquement programmé et donc difficile a moduler. Dans le cas des peaux noires et mates, des zones d’hyperpigmentations localisées, sous forme de taches brunes subsistent au niveau d’anciennes zones de cicatrisation. Les traitements actuellement présents sur le marché sont soit inefficaces, soit dangereux pour la santé humaine dans des conditions normales d’utilisation au quotidien.
C’est pourquoi pour répondre à ce problème de santé publique grandissant, que représente la dépigmentation volontaire, et amoindrir cet aspect inesthétique d’hyperpigmentation après une quelconque agression extérieure, le Laboratoire IN’OYA a fait de la Recherche son activité principale (partenariats avec le CNRS, l’INSERM, la faculté de Pharmacie de Marseille…).
En effet, notre objectif est de développer un actif efficace, ne présentant aucun effet secondaire, pour l’incorporer dans des formulations cosmétiques spécifiques pour les peaux noires et mates et qui puissent également répondre à tous les types de peaux (grasse, mixte, sèche).