SÉCHERESSE CUTANÉE
La peau sèche peut se définir cliniquement comme une peau qui a perdu son caractère lisse au toucher et à la vue, elle a perdu son pouvoir de rétention de l’eau.
La notion de peau sèche est associée à un manque d’hydratation important. La caractéristique la plus évidente est certainement un toucher rêche et une rugosité de la surface cutanée, accompagnée parfois de desquamation irrégulière ou de craquelures qui lui confère un aspect terne et sans brillance. Elle peut être fragile impliquant une sensation d’inconfort, avoir tendance à l’eczéma, être sensible au froid (tendance aux gerçures) ou à la sécheresse de l’air ambiant entraînant des tiraillements et des démangeaisons plus ou moins fortes. Elle est également sujette à un vieillissement cutané prématuré causé par un ralentissement du renouvellement des cellules de l'épiderme.
Le manque de sébum : La peau sèche possède peu de lipides protecteurs sur son film hydrolipidique de surface (FHLS) due à une hyposécrétion sébacée, elle réagit donc plus fortement aux agressions et ses signes de vieillissement (rides, perte d’élasticité,…) seront plus visibles.du renouvellement des cellules de l’épiderme.
Le manque d’eau : On observe une diminution de la concentration en eau de la couche cornée, due à l’altération du film hydrolipidique, à la diminution des lipides intercellulaires de protection (céramides) et au ralentissement de la synthèse des composants du facteur d’hydratation naturel (NMF = Natural Moisturing Factor) (Figure 1). Ces composants sont l’urée, l’acide urique, l’acide lactique, les acides aminés, le sodium, le potassium… situé à l’intérieur des cellules de la couche cornée (cornéocytes) et à la surface de l’épiderme, ce facteur a pour rôle de fixer l’eau dans ces cellules.
La peau sèche est une peau qui manque de lipides (sébum), qui manque d’eau ou qui manque des deux. D’autres facteurs peuvent également avoir leur importance comme le rayonnement ultraviolet, la pollution ou les conditions climatiques.
Figure 1: Altération du film hydrolipidique et diminution des lipides de protection sur une peau sèche comparée à une peau normale à mixte
Spécificité: dermatite atopique
Les changements dans la composition lipidique sont directement associés à des déficiences de la fonction de barrière spécifiques des peaux sèches et rugueuses.
Dans la dermatite atopique, dont la physiopathologie complexe associe prédisposition génétique et facteurs environnementaux, des perturbations de cette structure lipidique, telles qu’une réduction des taux de céramides et des acides gras à longue chaîne, semblent rendre compte des anomalies fonctionnelles observées dans la peau sèche, en particulier une altération de la fonction barrière qui entraîne une augmentation de la perte d’eau transépidermique, une sécheresse cutanée et favorise la pénétration d’agents nuisibles.
Une étude, a montré que la peau des patients atteints de dermatite atopique est colonisée par des bactéries sécrétant la céramidase (enzyme spécifique de la dégradation des céramides) ; ce qui suggère que les microorganismes constatés sur ces peaux sont liés à la carence en céramides dans la couche cornée de l’épiderme. L’hypersensibilité est alors augmentée en altérant la barrière de perméabilité.
Spécificités structurales et fonctionnelles des peaux noires et mates
Située au niveau de l’épiderme, la couche supérieure mince appelée stratum corneum (SC) assure la fonction de barrière au moyen d’une structure spécifique, composée de cornéocytes et de lipides intercellulaires (céramides) qui assure la cohésion de ces cellules formant ainsi une barrière qui minimise la déshydratation de la peau.
Les peaux noires et mates sont particulièrement sèches car elles ont une difficulté d’adaptation au climat tempéré. En effet, en France, l’air est nettement moins humide qu’en zone intertropicale.
Le stratum corneum doit maintenir l’hydratation dans un climat donné, mais si elle ne capte pas assez d’eau par manque d’humidité ambiante, elle ralentit sa desquamation, en conservant une couche de cellules mortes importante, c’est ce qui explique l’aspect terne de la peau noire et son toucher rugueux avec des écailles visibles.
Force de la barrière cutanée
Chez les peaux noires et mates la barrière cutanée est plus élevée avec une plus forte cohésion des cellules et une quantité de protéines plus élevée qui sont liées de manière covalente, cela entraîne une rigidité améliorée de l’enveloppe cornée.
Faible activité de la serine protéase
L’activité de cet enzyme responsable du processus de desquamation, est plus faible donc celui-ci est plus lent et entraîne une peau rugueuse et épaisse.
Faible taux de céramides
La composition de la matrice lipidique implique trois classes de biomolécules prédominante: les céramides (45-50%), les cholestérols (25%) et les acides gras (11%).
Les céramides sont extrêmement hydrophobes, en comparaison avec les autres lipides membranaires. Cette hydrophobie explique leur abondance dans la couche cornée, ils assurent la cohésion des cornéocytes formant une barrière qui minimise ainsi la déshydratation de la peau.
En inhibant l’action des radicaux libres, de l’élastase, de la collagénase et en freinant la dégradation des protéines de structure, ils contribuent à réparer, améliorer et restructurer la texture de la peau.
La faible quantité de céramides entraîne une fonction barrière défectueuse et une altération de la capacité de rétention d’eau.
Cette faiblesse est due notamment à l’augmentation de la céramidase (enzyme spécifique de la dégradation des céramides).
Conclusion
L’association de la forte cohésion des cellules, de la réduction de la quantité de sérine protéase et du faible taux de céramides fait des peaux noires et mates, des peaux extrêmement sèches et visuellement écailleuse qu’il faut particulièrement hydrater.
Hydratation des peaux noires et mates
Pour accomplir sa mission de protection, la peau doit être une barrière résistante et imperméable. Ce rôle revient en grande partie à l’épiderme, directement exposé à l’environnement extérieur mais il n’est pas une barrière infranchissable, de l’eau libre provenant du derme traverse continuellement l’épiderme par capillarité et s’évapore à la surface de la peau, c’est la perte insensible en eau (PIE).
Dans le sens inverse, la peau peut laisser entrer de l’eau mais aussi des molécules actives. Cette propriété d’absorption cutanée est utilisée pour hydrater la peau et favoriser l’action des cosmétiques.
Avant de commencer l’hydratation avec un produit adapté pour le visage comme Mon Soin Unifiant Hydratant MEL'OYA® ou pour le corps comme Mon Lait Corps Unifiant Hydratant MEL'OYA® Lite, il faut procéder à une phase d’exfoliation pour éliminer les cellules mortes de l’épaisse couche cornée de la peau noire, comme par exemple avec Mon Gel Nettoyant Exfoliant CLEAN'OYA® EXTRA.
L’hydratation se fera grâce à :
- Une action sur les aquaporines (canaux hydriques des cellules) gérant la perméabilité cellulaire en eau
- Une restauration des lipides épidermiques grâce à l’emploi de céramides végétales, d’huiles enrichies en acides linoléique ou linolénique (Huile de dattier du désert, huile de Moringa,…) et de beurres (Karité).
- Une stimulation de la synthèse des glycosaminoglycanes (GAG) principaux éléments constitutifs de la substance fondamentale du derme et un renforcement des facteurs naturels de l’hydratation (incorporation d’humectant tels que la glycérine ou le xylitol)
- Une intégration de filtre solaire protégeant des UVA et UVB car l’exposition au soleil sans protection engendre une évaporation d’eau de la peau