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Prendre Soin de la Peau des Bébés Noirs & Métisses

peau noire d'un bébé

LA PEAU DE BÉBÉ:

L’expression « avoir une peau de bébé » est très courante, et elle signifie que l’on a une peau parfaite : douce, délicate, lisse et rebondie. Si la peau de bébé évoque la perfection, elle cache une des spécificités qui la rendent fragile. En effet, de récentes recherches montrent, qu’à la naissance, même si l’ensemble des constituants de la peau du nourrisson sont en place, celle-ci va être en constante évolution. Ainsi certaines fonctionnalités de la barrière cutanée comme le tissu épithélial, le tissu conjonctif, le film hydrolipidique et le système immunitaire cutané n’arriveront à maturité qu’au cours de la première année.

De nouvelles recherches ont montré que la peau de bébé se différencie également de la peau de l’adulte par son extraordinaire richesse cellulaire : elle dispose en effet d’un capital en cellules souches qui est à son maximum à la naissance, mais extrêmement vulnérable durant les premières années de vie, période de construction de la barrière cutanée. Ce capital cellulaire, fragile et unique pour toute une vie, constitue le capital-vie de la peau du bébé : il assurera pendant toute son existence un rôle de restauration et de maintien de l’équilibre global de la peau. Il est donc primordial de le protéger, pour préserver les qualités de la peau de votre bébé pour aujourd’hui et pour demain.

Extrêmement sensible, la peau de bébé est un organe de communication exceptionnel avec le monde extérieur.



Un épiderme trop fin

L'épiderme du bébé est très fin : quatre à cinq fois plus fin que l'épiderme d'un adulte qui mesure environ 2 millimètres. Il est donc très fragile. De plus, dans l'épiderme d'un bébé, les cellules sont très espacées, contrairement à celui des adultes qui présente des cellules conjointe et imbriquées les unes dans les autres. Cela le rend beaucoup plus « perméable » et ouvert à tous les éléments capables de le traverser : les produits chimiques ou encore les micro-organismes tels que les bactéries, les virus et les champignons.

Par ailleurs, rapportée au poids, la peau est proportionnellement 3 à 5 fois plus grande chez le bébé que chez l’adulte. En conséquence, toute substance qui passe à travers la peau sera beaucoup plus concentrée dans l’organisme, ce qui peut augmenter le risque de toxicité. L’épiderme d’un bébé est également très sensible aux agressions quotidiennes mécaniques (frottements des couches et des vêtements) et climatiques (température, soleil...).



Un derme trop mince

A cause de ses fibres ce collagène et d’élastines fines et rares, le derme d’un bébé est trois fois plus mince que celui d’un adulte. Les glandes sudoripares (glandes de la transpiration) sont présentes et actives dans le derme de bébé, ce qui n'est pas le cas des glandes sébacées.

Les glandes sébacées sont responsables de la production du sébum, qui est un des composants majeurs du film hydrolipidique de la peau. Comme ces glandes sont absentes ou inactives chez le bébé, le film hydrolipidique ne pourra pas être constitué normalement.



Un film hydrolipidique défectueux

C’est un élément souvent sous-estimé, il joue pourtant un rôle central dans la protection de la peau, notamment contre la déshydratation. En effet, il empêche les molécules d’eau contenue dans l’épiderme de s’évaporer en trop grande quantité (Figure 1). Hors, le film hydrolipidique est plus fin chez le bébé que chez l’adulte, tellement fin qu’il est presque inexistant. Déficient en sébum et en sueur, il ne protège donc pas suffisamment l’épiderme contre le dessèchement et la déshydratation.

La peau d’un bébé est alors beaucoup plus vulnérable face aux agressions du monde qui l’entoure (vent, froid, soleil, climatisation). C'est la raison pour laquelle il faut éviter d'exposer les bébés à ces facteurs. Pour exemple, aucune crème solaire ne sera plus efficace qu'une stratégie d'évitement pendant les deux premières années de la vie d'un enfant.

Spécificités de la peau de bébé

Figure 1 : Schéma de l’évaporation cutanée de l’eau cellulaire

 



Un hypoderme protecteur

La première année de la vie, l’hypoderme peut renfermer des adipocytes (cellules graisseuses) de grosse taille et présents en grand nombre, ce qui assure au bébé des réserves énergétiques importantes en cas de survie. Cet épais manteau graisseux sert également de matelas de protection contre les petits chocs.

C'est grâce à un derme bien pourvu en cellules graisseuses que de nombreux bébés sont potelés et présentent bourrelets et double menton qui font tant craquer les adultes. Cependant, cet effet rembourré donne une fausse impression de solidité.



Un pH neutre

A la naissance, le pH de la peau est proche de la neutralité. Il évolue ensuite pour devenir plus acide chez l’adulte. En général, une peau adulte saine présente un pH légèrement acide de 5,5. Ce pH peut varier selon le type de peau de l’adulte, ainsi une peau sèche présente un pH plus acide et une peau grasse un pH plus alcalin. La neutralité du pH rend la peau du bébé plus sensible aux infections et aux irritations.



Le premier contact établi par bébé s'effectue par la peau. Elle est le premier organe sensoriel à être développé. Très fine et délicate, elle est immature à la naissance et n'est pas encore bien préparée pour affronter les agressions extérieures. Si sa structure est la même que chez l’adulte, son fonctionnement et ses réactions sont très différentes. C'est pourquoi, dès la naissance et jusqu'à maturité, la peau de bébé a besoin de produits spécifiques et adaptés à sa fragilité.